encoller (un fond)

Texturer, sabler, marbrer… et pourquoi pas encoller?

Là encore, comme toujours, on décidera de l’intention que le tableau veut transmettre. On choisira donc des documents liés à une thématique  (partitions, lettres, documents personnels, cartes postales, etc.). Isabelle Ravet conseille de ne pas travailler avec des documents originaux, parfois délicats ou rares, mais plutôt des photocopies. Le papier d’une photocopie, plus souple, se travaille mieux et supporte facilement d’être peint. N’hésitez à prévoir de nombreux documents et plusieurs photocopies d’un même document qui vous tient particulièrement à cœur. Par choix personnel, j’ai décidé, moi, de mettre les documents originaux dans le tableau présenté ci-dessous (Fugit), car je préférais les faire revivre sur la toile que de les laisser enfermés dans des boites. A vous de décider!

Pour réaliser des travaux encollés Isabelle conseille aussi de ne pas utiliser une toile mais plutôt un carton entoilé, plus dur et plus résistant. Inutile aussi d’appliquer de nombreuses couches de fond, une seule suffira, bien sèche.

Matériel

  • un carton entoilé (format au choix)
  • photocopies de documents
  • colle blanche
  • essuie propre
  • matériel de peinture habituel

Procédure

  1. Choisissez les documents que vous voulez voir figurer a minima sur votre tableau. Photocopiez-les en deux ou trois exemplaires.
  2. Organisez les documents sur le carton entoilé puis déchirez les bords pour faire en sorte que  les jonctions entre eux ne soient pas nettes. C’est une étape où il faut parfois recommencer la déchirure et où il est bon de ne pas travailler les originaux!
  3. Ayez le courage de ne pas mettre tous les documents! Sélectionnez. Trop de documents noie le document!
  4. Lorsque la disposition de ces documents vous convient, posez-les, face contre la table, de l’avant plan à l’arrière plan.
  5. Encollez le carton et l’arrière des documents. Déposez-les sur le carton dans l’ordre souhaité.
  6. Appuyez délicatement avec un essuie propre pour évacuer les bulles d’air et les plis (comme lorsqu’on tapisse).
  7. Encollez la face avant, délicatement.
  8. Laissez bien sécher.

A ce stade, le séchage est primordial. Il ne faut pas commencer à peindre s’il reste la moindre trace d’humidité.
Vous pouvez alors passer un glacis acrylique (mélange terre d’ombre brulée, terre de sienne noir de mars, et très peu de blanc, légèrement  dilué avec de l’eau) sur les documents pour leur donner un aspect « vieilli ». Passez au blaireau pour uniformer et enlever les traits de pinceaux. Séchez à nouveau, très bien.

Avec de la peinture acrylique ou de l’alkyd (brun vandyck et  bleu outremer + une pointe de blanc, par exemple ou le même mélange que pour le glacis, non dilué), ombrez les bords des documents pour leur donner un relief les uns par rapport aux autres. On le voit bien dans le tableau présenté ci-dessus.
Laissez sécher convenablement. Vous pouvez vous mettre à peindre le sujet de votre choix. Bien séché le support accepte l’acrylique aussi bien que l’alkyd.

En ce qui me concerne, j’aime bien introduire un collage dans mes compositions.

Dans la toile ci contre (L’instant suspendu) j’ai collé une carte postale à laquelle je tenais beaucoup et que je voulais faire revivre pour les raisons expliquées ci-dessus. Dans ce cas, la procédure est exactement la même que décrite plus haut, phase 2 exceptée.
Les fonds avec collages sont souvent des compositions plus personnelles que les autres.

 

Photos © Amélie Haut

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