Nouveau Musée des beaux arts à Charleroi

Vendredi dernier avait lieu l’ouverture du Musée des Beaux Arts nouvelle formule de Charleroi, qui a pris ses quartiers dans les locaux des anciennes Écuries Defeld sur plus de 2000 m². Après 10 ans de rénovation des espaces, 3 ans de fermeture et un travail scénographique colossal, les cimaises du Musée offrent aux visiteurs un choix de la production picturale carolorégienne depuis le début du 20ème à nos jours. Certes 150 oeuvres parmi les 4000 en réserve c’est peu, mais cela laisse augurer d’une belle rotation des tableaux présentés. Il faut aussi souligner le choix original (et judicieux) d’un accrochage à hauteur du regard qui permet d’appréhender l’oeuvre presque comme en 3D.

Actuellement, dans leur nouvel espace tout blanc, antithèse d’un pays noir, dans les couloirs en enfilade ou au coeur de petites salles conçues comme des cocons, les oeuvres proposées illustrent le patrimoine de la région: de Magritte à Yves Villers , de Camus à Ransy, de Paulus à Verhaegen, du surréalisme à l’abstraction, du réalisme à l’imaginaire, des bords de Sambre aux carnavals régionaux… Probablement, comme l’a dit Paul Magnette dans son discours d’ouverture, pour redonner de la fierté aux habitants de cette ville qui, si longtemps, a été considérée comme la plus moche et la plus idiote du monde.

Une petite critique et un regret. Alors que les cartels identifiant les oeuvres exposées dans les couloirs sont bien placés et écrits (enfin) dans un lettrage suffisamment grands pour les lire sans difficulté ni lunettes, l’option choisie pour distinguer les productions dans les petites salles est celle d’un cartel général reprenant toutes les oeuvres de la pièce sur un seul présentoir. C’est confus, ça crée des va et vient inutiles et c’est frustrant. Un (petit) regret aussi : pas de Marcel Delmotte dans cette sélection, par ailleurs vraiment superbe. Dommage.

Une visite d’ouverture n’est jamais ni tranquille ni lente, mais elle a pu au moins donner l’envie de revenir à tous ceux et celles qui étaient là. (CD)

Petite sélection personnelle: Camus, Marcel Vintevogel, Berthe Dubail, Désiré Haine, Pierre Paulus, Jean Ransy, Yves Villers.

En ce moment, et jusqu’en juin 2023 , exposition temporaire pour le  centenaire des Éditions Dupuis, Dupuis : La fabrique de héros. 100 ans de 9e art au Pays noir, qui retrace un siècle de créations emblématiques.

Musée des Beaux-Arts – 67 Boulevard Pierre Mayence 6000 Charleroi

Ce texte est soumis à la loi sur la reproduction. Autorisation à demander à amelie.haut01@gmail.com . Crédits photos Amélie Haut

L’oeil gourmand. Isabelle Ravet expose.

Isabelle Ravet expose dans un impressionnant édifice du XIXème. Le visiteur doit donc, d’abord, se décider à entrer , franchir quelques escaliers, quelques étages d’ascenseur, pénétrer dans un univers de luxe évident et accepter la blancheur des murs avant de regarder. Pour cette exposition, les toiles d’Isabelle Ravet ne se laissent donc pas approcher au détour d’un passage dans une galerie.

Et peut-être est-ce justement cet espace superbe, cette enfilade de vastes pièces, ce décor à la modernité dépouillée, qui permet de comprendre au mieux l’évolution de l’art d’Isabelle Ravet. Exit les objets du quotidien présentés dans un souci de réalisme absolu et dans la perspective du trompe l’œil.

Désormais, on entre  dans un univers beaucoup plus complexe où des compositions chiadées côtoient des représentations presque brutes quasiment proches d’un certain minimalisme. Mais toutes sont mises en valeur pas une sorte de nouvel ascétisme chromatique qui donne son unité à l’ensemble.

Désormais, comme dans les natures-mortes ou les vanités des maîtres du XVIIème, ici, le regard peut ne pas s’arrêter pas à l’objet ; l’œuvre lui donne le pouvoir d’aller au-delà dans cet espace arrière ouvert sur l’obscurité de l’imaginaire, de  la dépasser, d’y entrevoir une symbolique.

Ce n’est pas pour rien qu’un des livres représentés par Isabelle Ravet porte comme titre « Anatomie de l’âme ». Il y a de cette évolution-là dans ses tableaux, tantôt presque abstraits, tantôt sophistiqués, tantôt rugueux, comme les tourments de l’âme en fin de compte.

On a dit souvent qu’Isabelle Ravet était la peintre du quotidien.  A mes yeux, elle est maintenant la peintre du quotidien sublimé et métaphorique.  Mais, si son œuvre change dans la forme, elle ne se départit jamais de son absolue élégance. (CD)

Exposition accessible 72 avenue de Tervueren à 1040 Bruxelles du lundi 21 et jeudi 24 novembre 2022 de 10 à 17h et en décembre 2022 à l’atelier de l’artiste sur rendez-vous (0477680244)  

Parcours d’artistes d’Ixelles

Amélie Haut exposera quelques nouvelles toiles à l’occasion du parcours d’artistes d’Ixelles, les 16 et 17 septembre 2022, chez La fille d’à côté, 238 chaussée de Boondael, 1050 Bruxelles.

Elle vous invite à partager les bulles de l’amitié  le vendredi 16 septembre de 17 à 19h.

Ouverture le samedi 17 de 12 à 18h.

Le dimanche 18 septembre de 11 à 18h, Amélie Haut participera activement aux portes ouvertes de l’Atelier Isara. Une occasion de venir découvrir sa technique « en vrai »!